La CPAP Boussignac de Vygon

La technique d’assistance respiratoire en mode CPAP (Continuous Positive Airway Pressure) a été décrite en 1912 par Bunnel, et employée pour la première fois en 1930 pour traiter un œdème aiguë pulmonaire.

LE PRINCIPE ET SES APPLICATIONS

L’utilisation d’une valve CPAP permet d’appliquer une certaine pression positive au niveau des voies aériennes, ce qui permet de diminuer le travail inspiratoire. L’effort nécessaire pour l’expiration devrait théoriquement être plus élevé, mais l’expansion volumétrique pulmonaire acquise suffit pour créer une force de rétraction élastique permettant de vaincre la pression positive aérienne.
Les indications de la CPAP sont celles nécessitant une augmentation des pressions intra-alvéolaires pour obtenir une normoxie. L’œdème aigu pulmonaire et les hypoxies réfractaires en sont les principales.
Les contre indications sont représentées par la présence d’un pneumothorax non drainé, d’une hypovolémie (la CPAP diminue le retour veineux), d’une hypertension intracrânienne, d’un emphysème pulmonaire.
L’instauration d’une ventilation en mode CPAP au masque ne peut se faire que chez un patient conscient et capable de retirer le dispositif si nécessaire (pour un effort de toux par exemple).

LES TECHNIQUES DE CPAP

SYSTEMES EN DÉBIT LIBRE :
Dispositif classique : il nécessite une source d’air comprimé et une source d’oxygène. Un ballon de compliance élevée est alimenté par un débit d’air important. Deux débit-mètres permettent de mesurer le débit et la FiO2.
Dispositif Vygon à effet de jet : ce dispositif a été décrit par Boussignac en 1989. Il permet d’induire une pression positive constante sur les voies aériennes à l’aide d’un effet de jet, par injection de gaz à haute vitesse, à travers des canaux latéraux défléchis. La propagation du flux crée une hyperpression selon le même principe qu’une hélice dans un tunnel. Il existe une pression positive relative (CPAP) côté patient et une dépression côté air ambiant.

SYSTEMES UTILISANT UN RESPIRATEUR :
Systèmes avec valve à la demande, type Siemens Servo 900 C
Systèmes sans valve type Puritan Bennet 7200.
Evaluation entre différentes approches :
Ces différents modes de CPAP ont fait l’objet d’une thèse* portant sur l’évaluation expérimentale du travail supplémentaire, pour le patient, induit par ces dispositifs. Un modèle mécanique de poumon a été étalonné et utilisé pour chacun des systèmes. La CPAP était réglée à + 5 cm d’eau, et quatre paliers de débit ont été testés : 30, 45, 70 et 90 l/mn. Le travail respiratoire imposé au sujet était extrapolé à partir des courbes débit-volume, et en mesurant les variations de pression au niveau de l’équivalent des voies aériennes supérieures par rapport à la pression théorique constante de +5 cm d’eau.
L’appareil à valve à la demande induit la plus importante différence de pression, ceux en débit libre la plus faible.
En ce qui concerne les courbes pression-volume, les systèmes à débit libre offrent des courbes semblables, avec de faibles différences de pression. Au total ces dispositifs sont ceux offrant une moindre majoration du travail respiratoire. Le Vygon offre le plus faible écart de pression (<3cm) pour le plus grand débit de pointe (90 l/mn).

EN PRATIQUE D’URGENCE

La CPAP Boussignac est intéressante car elle permet d’améliorer les échanges gazeux au niveau de la membrane alvéolo-capillaire de façon très simple. L’appareillage est léger et d’encombrement réduit. Placé sur le masque facial ou la sonde d’intubation, il suffit de le raccorder à un débit litre d’O2 pour obtenir une pression positive continue.
Les indications particulièrement intéressantes nous paraissent être la prise en charge des noyés, des poumons de choc, et des OAP réfractaires, ainsi que le monitorage continu du CO2.
Par ailleurs :
Lors d’un Massage Cardiaque Externe, les compressions thoraciques suffisent à créer une ventilation alvéolaire efficace.
L’obturation intermittente de l’extrémité proximale permet d’assurer une ventilation contrôlée par le jeu des modifications de pression.

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