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Acidocétose diabétique
PRISE EN CHARGE DE L’ACIDOCETOSE DIABETIQUE
AU SERVICE DES URGENCES
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Rédaction :
Dr H.AMOUGAY (Diabétologie)
Dr H. TARDY (SAU) |
Vérification :
Dr S.FAVRE (Endocrinologie)
Dr J.P. BISSUEL (SAU) |
Approbation :
Dr P. DARSY (Endocrinologie)
Dr J.B. DRIENCOURT (SAU) |
1
BUT
Permettre une prise en charge médicale commune des
patients présentant une acidocétose diabétique. |
2
RAPPELS
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3
TABLEAU CLINICO-BIOLOGIQUE
q
Le diagnostic repose sur l’association
de trois anomalies biologiques :
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-
une hyperglycémie |
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-
une cétose |
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-
une acidose métabolique |
q
Cliniquement, on
peut retrouver :
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Syndrome polyuro-polydipsique, déshydratation le plus
souvent extracellulaire |
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Amaigrissement récent, asthénie |
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Polypnée d’acidose avec Fr > 20 / mn |
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Nausées / vomissements, douleur abdominale |
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Haleine acétonique |
q
La biologie, au cours de l’acidocétose, retrouve :
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glycémie > 2,5 g/l |
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pH < 7,30 et bicarbonates < 15 mmol/l |
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Trou anionique > 16 ; |
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Natrémie normale ou faussement abaissée |
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Kaliémie normale ou basse, élevée dans 30 % des cas, mais
déficit potassique intracellulaire constant ; |
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Créatininémie normale ou modérément élevée par insuffisance
rénale fonctionnelle (sinon chercher une cause associée), parfois
faussement élevée du fait de la cétose ; |
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Hyperleucocytose du fait de l’acidose, même en l’absence
d’infection
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Trou anionique = (Na + K) – (HCO3 + Cl
Na
corrigée = Natrémie mesurée + [(glycémie mmol/l – 5.5) * 0.3]
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q
Les facteurs de gravité sont :
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l’acidose métabolique avec pH < 7 |
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l’insuffisance rénale |
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l’âge |
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des antécédents d’insuffisance respiratoire sévère,
d’insuffisance cardiaque, de coronaropathie |
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l’association avec un infarctus myocardique |
q
Rechercher un facteur déclenchant
autre que l’arrêt de l’insulinothérapie :
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Infection, souvent mineure, pas toujours fébrile : angine,
infection urinaire, infection pulmonaire, . . . |
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Médicaments : corticoïdes, b2-mimétiques, . . . |
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Atteinte vasculaire : AVC, insuffisance coronarienne aiguë,
ischémie de membre, . . . |
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Traumatisme, chirurgie |
q
Attention à certains pièges :
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Une hypotension initiale, fréquente, doit
facilement se corriger par la réhydratation (+/- colloïdes) ; sa
persistance est souvent liée à la cause déclenchante ; |
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Les douleurs abdominales, parfois intenses,
peuvent être dues à la cétonémie (surtout si bicarbonates < 10 mmol/l et
patient de plus de 40 ans) ; Ne pas méconnaître une infection sous-jacente
(pyélonéphrite, cholecystite, péritonite, . . .) ; |
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Une température normale se voit souvent chez
un patient en acidocétose présentant une infection ; |
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Une kaliémie normale témoigne d’un déficit
potassique intracellulaire majeur ; |
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Les enzymes pancréatiques et hépatiques sont
souvent augmentées sans la moindre atteinte des organes ;
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4
CONDUITE PRATIQUE
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5
TRAITEMENT La glycémie
capillaire et la bandelette urinaire suffisent
pour commencer la prise en charge thérapeutique
Ne pas attendre les résultats de laboratoire
q
INSULINOTHERAPIE
ü
Préparation de la seringue
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49,5 ml de sérum physiologique + 50 unités d’Actrapid
(insuline Actrapid à 100 U/ml) |
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soit seringue de 50 ml avec 1 U d’Actrapid par ml |
ü
Vitesse de la pompe
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débit = glycémie |
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exemple : si glycémie ≥ 2 g →
débit à 2 ml/h ( = 2 U/h ) |
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ne pas dépasser la vitesse de 5 ml/h
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q
APPORTS
HYDRO-ELECTROLYTIQUES ET GLUCIDIQUES |
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Les besoins en potassium sont à adapter selon la kaliémie ;
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Le déficit hydrique moyen à compenser sur 24 heures
correspond à 10 % du poids du corps (dont la moitié à perfuser dans les 8
premières heures) ; il s’y ajoute les apports quotidiens normaux (environ
2 litres par jour) ; |
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Les apports hydriques sont à moduler selon le poids du
patient, l’importance de la perte hydro-sodée, l’état cardiaque et
l’évolution sous traitement ; |
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Les apports hydriques oraux sont possibles en l’absence de
contre-indications (vomissements, troubles de la conscience) ; il faut les
quantifier et en tenir compte dans les apports hydriques globaux ; |
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Il n’y a pas d’indication à une alcalinisation de
principe (sauf en cas d’hyperkaliémie menaçante à l’ECG) ; elle peut
s’envisager si l’acidose métabolique reste < 7 plusieurs heures malgré un
traitement bien conduit (bicarbonate 1,4 % 500 ml en 1 heure avec
contrôle du pH 30 minutes après la fin de la perfusion) ; il faut
toujours s’assurer de l’absence d’une hypokaliémie |
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La pose d’une sonde urinaire à demeure doit s’envisager
dans certaines circonstances telles que : patients âgés ou fragilisés,
troubles de conscience, présence d’escarres, .
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q
TRAITEMENT
DES FACTEURS DECLENCHANTS
q
PREVENTION DE LA
MALADIE THROMBO-EMBOLIQUE
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par HBPM |
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fortement recommandée chez le sujet âgé
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6 SURVEILLANCE ET
HOSPITALISATION
Le médecin doit faire
comprendre à l’équipe soignante
l’intérêt d’une surveillance rapprochée
q
SURVEILLANCE |
Clinique:
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 | Pouls et
TA, rythme respiratoire, conscience et diurèse |
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Toutes les heures |
 | Glycémie
capillaire |
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Toutes les 2 heures |
Surveillance
scopée souhaitable |
Biologique: |
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Ionogramme sanguin et bandelette urinaire |
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H + 4, H + 8,
H + 16 et H + 24 |
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Gazométrie artérielle |
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H + 4
puis selon la gravité initiale et l’évolution :
H + 8,
H + 16 et H + 24 |
H0 est l’heure du début de la prise en charge du patient |
q
HOSPITALISATION
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En réanimation,
après accord du réanimateur, si : |
■ état de choc persistant malgré remplissage
■ détresse respiratoire aiguë
■ troubles importants de la conscience
■ anurie
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En U.H.C.D. :
pendant quelques heures afin de juger de l’évolution
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En service de diabétologie : |
durant les jours de la semaine, prendre contact avec le
secrétariat au poste 31 26
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7 REFERENCES 1-
« Hyperglycémie au service d’urgences » - SFUM - Protocole n° X.A.1 / 1997
2- « Quelles perfusions prescrire à un sujet présentant une acido-cétose
diabétique » - P.L. Blanc - JEUR ; 2001 ; 14 : 181-185
3- « Acidocétose chez le diabétique » - Urgences médicales - 2è édition -
Axel Ellrodt - Editions Estem
4- Selam J.L. – Cétoacidose diabétique – EMC (Elsevier, Paris),
Endocrinologie Nutrition ; 10-366-H-10 ; 1997, 6 p. |
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