Protocole n° IV.D.1/1997 (B.
Bedock)
LES
MESSAGES
1 - Les tachycardies sont définies par la présence
d’une fréquence cardiaque (ventriculaire) supérieure à 100 cycles
par minute.
2 - Il s’agit de soigner, non pas une tachycardie, mais un patient
porteur d’une tachycardie (c’est-à-dire avec des antécédents,
un contexte clinique, un retentissement de la tachycardie). La prise
en charge de ces patients comporte un certain nombre de pièges : un
raisonnement de bon sens est indispensable mais trop souvent négligé.
(La rythmologie de base n’est pas une science ésotérique, elle
fait au contraire partie du pré requis indispensable pour un médecin
des Urgences.)
3 - Il faut s’efforcer de récupérer un tracé ECG antérieur (ce
qui est très souvent possible à condition de s’en donner la peine)
et de connaître les traitements chroniques reçus par les patients.
4 - Toutes les tachycardies ne nécessitent pas un traitement
antiarythmique+++.
5 - L’arsenal des thérapeutiques antiarythmiques d’urgence gagne
à être très réduit, mais constitué de médicaments éprouvés,
aux propriétés et contre-indications bien connues. Une concertation
avec les services de Cardiologie (qui vont recevoir un certain nombre
de ces patients) est souhaitable, plutôt de façon générale qu’au
cas par cas.
6 - L’antiarythmique idéal n’existe pas : tous les
antiarythmiques présentent des effets secondaires, dominés par
l’effet proarythmogène (induction de troubles du rythme par l’antiarythmique)
et l’effet inotrope négatif de la plupart des produits injectables. |
Données
anamnestiques
ECG
comparatif avant tachycardie
Les données particulièrement " payantes " sont
le rythme (sinusal ou arythmie complète), l’existence d’un bloc de branche,
d’un trouble de la conduction (bloc auriculoventriculaire), d’un syndrome de
préexcitation, d’un allongement de l’espace QT, de signes d’insuffisance
coronarienne, d’extrasystoles fréquentes notamment ventriculaires. La notion
d’un trouble rythmique étiqueté dans les antécédents est particulièrement
précieuse (le trouble du rythme actuel est souvent le même)..
Traitements chroniques
Digitaliques++, diurétiques (dyskaliémie), autres
antiarythmiques, théo-phylline (sans oublier les sprays vasoconstricteurs et
les bêtamimétiques). Certains de ces traitements peuvent donner sur l’ECG
des signes d’impré-gnation et/ou de surdosage (penser notamment aux
antiarythmiques de classe Ia (quinidiniques) et Ic (Rythmol ® , Cipralan ® ,
Flécaïne ® ), dont les signes d’imprégnation compliquent sérieusement
l’interprétation des don-nées ECG. En cas de traitement chronique par
digitaliques ou théophylline, un dosage doit être systématiquement réalisé
et l’utilisation de digitaliques injectables est contre-indiquée en attendant
les résultats du dosage (sauf peut-être en cas de faibles posologies et de
fonction rénale normale).
Antécédents cardiaques
Antécédents cardiaques (et notamment notion d’insuffisance
ventriculaire gauche latente ou patente et de réserve coronarienne limitée).
Le
contexte clinique
Dans de nombreux cas, la tachycardie ne constitue qu’un symptôme
dans des circonstances pathologiques (extracardiaques ou cardiaques), voire
physiologiques diverses. Le tableau I regroupe, de façon simplifiée,
les causes extracardiaques de troubles rythmiques supraventriculaires. Une place
particulière doit être faite aux troubles ioniques (dyskaliémies et dyscalcémies),
en particulier en cas de traitement diurétique. L’hypokaliémie et
l’hypocalcémie peuvent être suspectées devant un QT long (l’espace QT est
mesuré du début de QRS à la fin de l’onde T (ou de l’onde U) et doit être
comparé au QT théorique). La seule correction d’une dyskaliémie ou d’une
dyscalcémie peut aboutir à la correction du trouble rythmique. En revanche,
l’utilisation d’antiarythmiques peut aboutir à une aggravation des troubles
rythmiques. En pratique, la kaliémie doit être demandée de façon large et le
" ionogramme " gagne à comporter la calcémie.
Le même raisonnement est à appliquer aux troubles de l’hématose et
particulièrement aux hypoxémies. Essayons de nous épargner le ridicule (et le
danger pour le malade) de traiter par des antiarythmiques des patients très
hypoxiques !
Le
retentissement de la tachycardie
En cas d’arrêt circulatoire, ou de
choc cardiogénique manifeste, un choc électrique externe doit être réalisé
en urgence (cf. protocole arrêt circulatoire). Le trouble rythmique en
cause est une fibrillation ventriculaire, une tachycardie ventriculaire rapide,
des torsades de pointes (ayant dégénéré en FV) ou exceptionnellement une
tachycardie jonctionnelle très rapide (sur préexcitation).
TABLEAU
I : Étiologies extracardiaques des tachycardies supraventriculaires |
Circonstances
de déclenchement |
Tachycardie
sinusale |
AC/FA |
Tachycardies
atriales |
Tachycardie
atriale multifocale |
Physiologiques |
- Petite enfance
- Exercice
physique
- Anxiété
- Douleur |
- Dépression du
tonus vagal
- Post-stimulation
vagale
- Anxiété |
- Enfance
- Adolescence |
|
Pharmacotoxicologiques |
- Vagolytiques
-Sympathomimétiques
- Théophylline
- Caféine
- Alcool
- Sevrage
alcoolique
- Nicotine
- Cocaïne
- Extraits thyroïdiens
- Amphétamines
... |
- Vagolytiques
- Sympathomimétiques
- Intoxication
théophylline
- Alcool |
- Sympathomimétiques
- Intoxication digitalique |
- Intoxication
digitalique
- Intoxication théophylline |
Pathologies non
cardiaques |
- Hyperthyroïdie
- Anémie
- Choc
- Hyperthermie
- Infection
- Phéochromocytome
etc. |
- Hyperthyroïdie
- Hypoxémie
- Coeur pulmonaire
- Infection
- Hypoglycémie
- Hypothermie |
- Hypoxémie
- Hypothyroïdie |
- Hypoxémie
- Coeur pulmonaire chronique |
Dans les autres cas, des signes patents
d’insuffisance ventriculaire gauche ou d’insuffisance coronarienne aiguë
(tachycardie anginogène reproduisant une épreuve d’effort) doivent être
recherchés et incitent à un traitement rapide. La fréquence cardiaque en
elle-même n’est pas un critère pronostique absolu, ni la tension artérielle
en l’absence de signes d’hypoperfusion périphérique (fréquence des chutes
tensionnelles bien tolérées dans les accès de Bouveret). Au terme de cette évaluation
de la tolérance du trouble rythmique, un choix doit être fait entre trois
attitudes :
- très mauvaise tolérance : CEE immédiat précédé d’un coup de poing
sternal qui réalise une extrasystole mécanique (et ne doit donc pas être donné
sans un défibrillateur à proximité) ;
- mauvaise tolérance : traitement rapide ;
- bonne tolérance : pas de traitement immédiat, poursuivre la démarche
diagnostique.
Diagnostic de
la tachycardie
Les questions à se poser sont :
- La tachycardie est-elle régulière ou irrégulière ? (Il faut réaliser un
tracé long et parfois superposer une feuille de papier sur les pointes des QRS
et faire glisser la feuille ainsi marquée le long du tracé.)
- Les complexes QRS sont-ils fins ou élargis (> 120 millisecondes) ?
- Quelle est la forme, la fréquence et le couplage des auriculogrammes par
rapport aux ventriculogrammes ? (Les meilleures dérivations périphé-riques
sont V1 pour visualiser l’activité auriculaire et D2 D3 VF pour déterminer
son origine.)
Tachycardies
régulières à complexes fins
Tachycardie
sinusale
Le plus souvent aisément reconnue sur la présence d’ondes
P de morphologie normale et en nombre égal aux complexes QRS. Une onde P négative
en VR est très rare en dehors d’une tachycardie sinusale. Il ne s’agit
pas d’un trouble rythmique mais d’un symptôme à intégrer dans une démarche
diagnostique. Il n’y a jamais d’indication à un traitement
antiarythmique.
Tachycardie
jonctionnelle (maladie de Bouveret)
Le rythme ventriculaire est classiquement autour de 180
cycles/min (parfois plus lent en cas de traitement antiarythmique au long
cours, parfois beaucoup plus rapide). Le diagnostic est le plus souvent facile
(sujet jeune, absence de cardiopa-thie sous-jacente, crises similaires dans
les antécédents, début brutal). Des manœuvres vagales doivent être tentées.
Ils comportent des petits moyens : épreuve de Valsalva, déglutition rapide
d’eau froide en apnée... La compression des globes oculaires est déconseillée
chez l’adulte (elle doit être douloureuse et prolongée pour être évaluée).
Le massage sinocarotidien doit être essayé (en l’absence de souffle
carotidien du côté massé et d’antécédent d’AVC du côté controlatéral).
En cas d’échec, l’antiarythmique de choix est la Striadyne ® , injectée
en IV rapide, sous contrôle scopique ou mieux en enregistrement ECG continu
lent. Le patient doit être averti des effets secondaires (sensation de flush,
pause cardiaque parfois ressentie). La striadyne est contre-indiquée chez les
asthmatiques et les BPCO. Elle peut alors être remplacée par le Tildiem ®
injectable. Il ne faut pas oublier de réaliser un ECG complet après réduction.
Tachycardies atriales (flutter ou
tachysystolie auriculaire)
La distinction entre les deux troubles rythmiques est souvent
difficile. Dans la tachysystolie, les auriculogrammes sont séparés par un
retour à la ligne isoélectrique ; dans les flutters, les auriculogrammes
ont un aspect typique en " dents de scie " sans retour à la ligne
isoélectrique (en D2 D3 VF, pas toujours en V1). La distinction, souvent
difficile sur l’ECG standard, n’est pas très importante en urgence.
Le traitement médicamenteux repose sur les digitaliques, ou en cas de
contre-indication sur les calcium-bloquants ou la Cordarone ® . Un traitement
per os en semi-urgence peut être débuté : " repas " de
Cordarone ® (1 comprimé par 10 kg et par jour, sous surveillance scopée).
Tachycardies atriales multifocales
Elles sont définies par la présence dans la même dérivation
de trois aspects d’auriculogrammes différents (au moins) avec retour à la
ligne isoélectrique. Il s’agit d’un trouble du rythme à connaître en
raison d’étiologies souvent extracardiaques (cf.
Tabl. I).
Tachycardie
irrégulière à complexes fins
Il ne peut guère s’agir que d’une
tachyarythmie sur Arythmie Complète par Fibrillation Auriculaire (AC/FA)
permanente ou paroxystique. C’est le trouble rythmique le plus fréquent aux
Urgences. Il faut se souvenir qu’une proportion importante de la population
est en AC/FA permanente et que la réduction à tout prix en urgence d’une
AC/FA ancienne est le plus souvent inutile, voire dangereuse. Une tachyarythmie,
sur une AC/FA ancienne, peut ne représenter que l’équivalent d’une
tachycardie sinusale sur rythme sinusal chronique. Le traitement médicamenteux,
quand il est nécessaire, est identique à celui des tachycardies atriales.
La réduction spontanée du trouble rythmique est assez fréquente (c’est en règle
le cas du holiday heart : AC/FA de l’intoxication éthylique aiguë).
Dans de rares cas, une tachycardie irrégulière à complexes fins peut
correspondre à une tachycardie atriale à conduction variable (dont le
traitement est d’ailleurs le même que celui de la tachyarythmie).
Il faut garder à l’esprit pour toute tachycardie supraventriculaire du sujet
âgé de plus de 70 ans, la possibilité d’une dysfonction sinusale (et donc
d’une possible maladie rythmique de l’oreillette), notamment quand on a la
notion d’épisodes de bradycardie dans les antécédents.
Tachycardie
à complexes larges
C’est le cas le plus difficile. Il
peut s’agir soit d’un trouble rythmique supraventriculaire avec bloc de
branche préexistant ou fonctionnel ou préexcitation, soit d’une tachycardie
ventriculaire. La distinction entre les deux est importante et le traitement
doit en tenir compte.
En raison de l’aggravation possible d’une TV par les antiarythmiques
efficaces à l’étage supraventriculaire, il est prudent de considérer le
trouble du rythme comme une TV jusqu’à preuve du contraire.
Les arguments
en faveur d’une TV sont :
- la dissociation auriculoventriculaire
(ondes P moins nombreuses que les complexes QRS, sur le tracé standard ou sur
une dérivation oesophagienne) ;
- la présence de complexes fins ou peu élargis (capture ou fusion) ;
- la constatation d’ESV de même morphologie que les complexes QRS actuels sur
des tracés anciens ;
- les QRS très larges et d’axe hyperdroit (sauf quand traitement chronique
par antiarythmiques de classe Ic) ;
- l’existence d’une coronopathie.
Les arguments
(forts) en faveur d’une tachycardie supraventriculaire sont :
- l’existence d’un bloc de branche
reproduisant les QRS actuels sur un tracé ancien ;
- l’existence d’une tachycardie franchement irrégulière (les TV
irrégulières
sont très rares).
Brugada a proposé un
algorithme (non valable chez les patients sous antiarythmiques de
classe Ic) :
1 - L’absence de complexe
RS dans toutes les dérivations précordiales signe la TV avec une
sensibilité de 21 % et une spécificité de 100 %.
2 - Lorsqu’au moins un complexe RS est présent dans les dérivations
précordiales, une largeur mesurée du début de l’onde R jusqu’à
la partie la plus profonde de l’onde S supérieure à 0,1 s signe la
TV. La sensibilité passe alors à 66 % et la spécificité à 98 %.
3 - La dissociation auriculoventriculaire signe la TV. Elle n’est
cependant reconnaissable sur l’ECG de surface que dans 21 % des cas.
4 - En cas de non-réponse aux trois premiers critères, les critères
morphologiques classiques des dérivations V1, V2 et V6 donnent une
sensibilité de 98,7 % et une spécificité de 96,5 % pour le
diagnostic de TV et une sensibilité de 96,5 % et une spécificité de
98,7 % pour le diagnostic de tachycardie supraventriculaire. Ces critères
sont les suivants : en cas de tachycardie avec aspect de retard droit,
sont en faveur d’une TV en V1 une onde R monophasique ou un aspect
QR ou QS et en V6 une onde R monophasique, un aspect QR ou QS ou un
R/S inférieur à 1 ; sont plus en faveur d’une tachycardie
supraventriculaire avec un bloc de branche droit un aspect triphasique
en V1 et/ou V6. En cas de tachycardie avec aspect de retard gauche,
sont en faveur d’une TV, en V1 et en V2, une onde R durant plus de
30 ms ou plus de 60 ms jusqu’au point le plus bas de l’onde S et
en V6 un aspect QR ou QS.
|
En cas de doute diagnostique, et de
trouble du rythme assez bien toléré, une hospitalisation d’urgence en Soins
Intensifs Cardiologiques pour exploration et éventuellement traitement
endocavitaire peut être la meilleure solution.
L’arsenal
thérapeutique d’urgence (Tabl. II)
On peut résoudre la très grande majorité des cas avec un
arsenal thérapeutique réduit :
- Striadyne ® ,
- Digoxine ® ,
- Cordarone ® ,
- Tildiem ® ,
- xylocaïne.
TABLEAU
II : Antiarythmiques injectables |
MÉDICAMENTS |
Présentation |
Posologie
usuelle |
Contre-indication |
Précaution
d’emploi |
Indication |
DIGOXINE ®
Digoxine
|
Ampoules à 0,5
mg |
0,5 mg IV puis
0,25 mg
Maximum 1,5 mg/j |
· Intoxication
digitalique
·WPW
· Tachycardie ventriculaire |
|
· Tachycardies
supraventriculaires |
CORDARONE ®
Amiodarone
|
Ampoules à 150
mg |
5 mg/kg dans SG 5
% |
· Allergie iode
· Dysthyroïdie
· Femme enceinte ou
allaitement
|
· Faire TSH US
· Allongement de QT (potentialisation
hypokaliémie, hypocalcémie) |
· Troubles du
rythme
supraventriculaires et ventriculaires |
TILDIEM ®
Lidocaïne
|
Ampoules à 25 mg |
0,15 à 0,20
mg/kg
en IV
|
WPW ? |
· Effet inotrope
négatif |
· Tachycardies
supraventriculaires |
XYLOCAÏNE ®
Lidocaïne
|
Flacons à 400 mg |
1 à 1,5 mg/kg en
IV
mg/kg/j en perfusion |
· Allergie aux
anesthésiques locaux
· Insuffisance cardiaque sévère |
· 1/2 dose
d’entretien quand
insuffisance rénale ou hépatique
· Convulsions
· Troubles psychiques |
· Prévention de
récidive
tachycardie ventriculaire
· TV installée ? |
STRIADYNE ®
Triphosadénine
|
Ampoules à 20 mg |
10 mg IV rapide
puis
si besoin 20 mg |
· Asthme
· BPCO
· Grossesse (innocuité
non assurée) |
· Flush
· Nausées
· Sensation de tête
vide |
· Bouveret
· Utilisation " diagnostique "
(complexes larges) |
SULFATE DE
MAGNÉSIUM
|
Solution à 15 %
(10 ml)
0,6 mmol/ml |
0,2 mmol/kg |
· Chute
tensionnelle injection
rapide (effet bloquant) |
|
Torsades de
pointes
(en particulier hypokaliémie
et proarythmogène) |
On peut y adjoindre pour des
pathologies très rares le magnésium (torsades de pointes).
Remarques
- Les produits non cités sont inutiles
et/ou d’utilisation plus risquée aux Urgences (c’est le cas des produits de
la classe Ia (effet proarythmogène marqué) et de la classe Ic (effet inotrope
négatif marqué).
- La Cordarone ® injectable : à
condition d’une perfusion lente, son effet inotrope négatif est modéré (ce
qui n’est pas le cas d’une IV " flash " qui est interdite). La
Cordarone ® injectable doit être évitée en cas d’état de choc. Sa
veinotoxicité (indiscutable) est réduite pour une dose unique. Les risques
thyroïdien et pulmonaire sont négligeables pour une injection unique. En
revanche, la réalisation d’un bilan thyroïdien avant un traitement per os
ou injectable doit être systématique et le risque d’allongement de QT
doit être connu. Enfin, en raison de sa demi-vie longue, le produit peut gêner
l’interprétation d’une exploration endocavitaire.
Au total, il ne faut ni s’interdire
l’utilisation de ce produit efficace aux étages supraventriculaire et
ventriculaire, ni en faire une panacée.
- Le traitement anticoagulant n’est pas une urgence extrême et doit être
adapté au trouble rythmique et au contexte.
ATTENTION
!
1 - Ne pas réaliser des
" mélanges " d’antiarythmiques souvent détonnants et à
réserver aux services spécialisés (jamais plus de deux
antiarythmiques aux Urgences).
2a - Ne pas traiter comme une maladie causale ce qui n’est souvent
qu’un symptôme, voire une réaction adrénergique normale (stress
lié à l’environnement du service) ou un mécanisme compensateur à
respecter.
2b - Au contraire, ne pas négliger les cas dans lesquels la
tachycardie a pu constituer le mécanisme à l’origine des symptômes.
3a - " Emmagasiner " des tracés qui pourront avoir une
valeur importante ultérieurement, voire éviter des explorations vulnérantes.
3b - Ne pas demander trop souvent des avis cardiologiques (sur présentation
d’ECG) alors que l’interprétation de la plupart des troubles
rythmiques à l’origine des tachycardies est simple et doit faire
partie du bagage des médecins des SAU. A l’inverse, ne pas hésiter
à le faire dans les cas difficiles (tachycardies à complexes
larges).
4a - Tenir compte du contexte cardiaque (insuffisance cardiaque préexistante,
réserve myocardique réduite).
4b - Ne pas se laisser obnubiler par le " coeur ", dans la
clinique et les antécédents.
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